Critique Littéraire : « Les Chroniques de l’oiseau à ressort », un plaisir en demi-teinte

Boris22/ juin 1, 2022/ Critiques, Publication en Vrac/ 0 comments

Que dire des Chroniques de l’oiseau à ressort ? Roman du gigantesque Haruki Murakami (ici traduit par Karine Chesneau et Corinne Atlan) qui mêle noirceur, mélancolie, onirisme et sensualité dans une grande partie de son œuvre. Plus que tout cela, ce qui marque chez cet auteur, c’est son art de nous faire attendre, de nous plonger dans ces atmosphères d’ennui prospectif où la vie même se transforme en une contemplation lascive. Comme dans plusieurs de ses livres, il déploie ici son art du récit surréaliste, mêlant réel et irréel pour perdre le lecteur. Nous suivons Toru Okada, narrateur et héros de l’histoire qui souhaite comprendre la mystérieuse disparition de sa femme. Pour se faire, il se lance dans une quête introspective pendant laquelle il fait

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Critique de Film : Le Géant Noyé, un cadavre qui fait sensation

Boris22/ mai 27, 2022/ Critiques, Publication en Vrac/ 0 comments

Le Géant noyé est un court métrage de Blur studio, adapté d’une nouvelle de Ballard publiée en 1964 et réalisé dans le cadre de la série Love, Death and Robots, une collection de courts films d’animation ayant pour thème le fantastique ou la science-fiction. Le synopsis du métrage est on ne peut plus simple : un géant nu est trouvé noyé sur une plage. À travers le regard d’un chercheur fasciné, nous suivons au fil des jours la décomposition et le démembrement du colosse. Le scénario est expéditif, pourtant, l’image, les cadrages et la musique accompagnent la pensée du narrateur et évoquent de puissantes émotions qui invitent à une contemplation poétique, calme et puissante. La grammaire visuelle se joint aux mots et met en exergue

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Critique Littéraire : La Confusion des sentiments, un grand récit d’apprentissage magnifié par une plume généreuse

Boris22/ mai 12, 2022/ Critiques, Publication en Vrac/ 0 comments

La Confusion des sentiments, écrit par Stefan Zweig et traduit de l’allemand par Alzir Hella, marque principalement par son style florissant, ses jeux d’énumération et son caractère hautement sensible. L’auteur joue de sa prose pour magnifier chaque émotion et en transcender la force jusqu’à l’exagération. Il y a bien là quelque chose de profondément romantique, au sens entendu par Oscar Wilde, dans la mesure où la plume de Zweig ne rend pas compte de la morne réalité humaine, il en invente une nouvelle, où les sensations sont magnifiées par des couleurs vives et fantasmées : les tristesses sont des désespoirs sans fins, les passions des puissances dévastatrices ; la fidélité devient un devoir de vie, le rejet une blessure profonde et la trahison une plaie

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L’impossible Contrat (Nouvelle)

Boris22/ mai 5, 2022/ Micro-fiction, Nouvelles, Publication en Vrac/ 0 comments

Un artiste raté qui cherchait la gloire était, à son inaliénable mérite, doté d’une volonté de fer. Ainsi, les échecs successifs de sa carrière n’eurent sur lui que peu d’effets et il continua jour à près jour à s’enfoncer dans une frustration qui, au fil qu’elle devenait plus radicale, eut vite fait de l’entraîner sur des chemins sinueux. Si l’on voulait tout raconter, il nous faudrait des manuscrits entiers et après tout, je ne m’en sens pas réellement la qualification. Puisque je vous dois une honnêteté sans faille, je dois bien avouer ne pas connaître en détail cet artiste et d’ailleurs, sa personnalité ne m’intéresse somme toute que très peu. De plus, parmi toutes ses aventures, une seule me paraît finalement incontournable, si bien que

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Prédation (Nouvelle)

Boris22/ avril 21, 2022/ Micro-fiction, Nouvelles, Publication en Vrac/ 1 comments

Un souvenir qui a marqué ma vie, est celui ce jour d’été 1939. Mon camarade Heinrich et moi-même étions de service au camp de Dachau. Depuis des années que je le connaissais, il avait toujours été un soldat exemplaire. En sa compagnie, nous avons accompli notre devoir sans lésiner. Pourtant, depuis quelques jours, son comportement avait changé. Il faut comprendre, s’occuper des youpins à longueur de journée, ça vous monte à la tête. On a tellement de pouvoir, on se sent vite comme intouchable. Je pense qu’il devait se dire ça : qu’après tout il était arien lui, et que ça lui donnait des droits. Ou peut-être que c’était pas lui … peut-être qu’elle lui avait vraiment fait quelque chose, même sans faire exprès. En tout

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Critique littéraire : Le Révisoir

Boris22/ avril 21, 2022/ Critiques, Essais, Publication en Vrac/ 0 comments

Dans Le Révizor, Gogol brosse encore une fois le portrait peu flatteur de la bureaucratie Russe du XIXème siècle. Mais peut-on vraiment limiter sa critique à un temps ou une époque ? Je ne suis pas Russe et j’ai grandi dans le XXIe siècle, pourtant, les comportements décrits dans la pièce me sont pour le moins familiers, aussi il me semble que le regard acéré de l’auteur ne se limite pas à son temps et son milieu mais nous donne un éclairage universel sur la petitesse de l’homme dans son rapport au pouvoir. Il n’est nullement question ici de détailler l’importance de Gogol dans la littérature Russe. Pas  question non plus de relater les divers réceptions de la pièce aux différentes époques de sa programmation. Malgré

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Les Zoiseaux (poème)

Boris22/ avril 21, 2022/ Publication en Vrac/ 0 comments

À cette heure encore où j’ai dépassé cette nuit l’heure du coucher, je me permets d’écrire en cette page ces quelques pensées. Les objectifs parsemés dans ma tête parasitent mon âme. Car enfin pour être libre d’écrire il faudrait croire en soi … Profondément en fait, il faudrait assumer que pour se donner dignement r’à la page, il faudrait se rêver oiseau. Sans réserve et sans niaiserie, imiter dans la tête un peu le vol du colibri. Butiner la rosée et flirter avec le ciel pour en baiser les nuages. Pas de manière mignonne mais bien de façon animale. . . Car enfin l’oiseau avant d’être le calque des bons comme des mauvais poètes, l’oiseau avant tout est une bête. Une machine animée d’amour et

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Le Vagabond des steppes mentales (critique Narcisse et Goldmund)

Boris22/ avril 21, 2022/ Critiques, Publication en Vrac/ 0 comments

Hermann Hesse, prix Nobel de Littérature, est l’un des plus nobles représentant du romantisme allemand. Dans Narcisse et Goldmund, l’écrivain nous conte l’histoire d’un artiste dont la quête d’identité nous mène jusqu’aux plus sombres confins de la passion.    En grand voyageur, il n’a pas son pareil pour emmener ses lecteurs en terre inconnue. Adepte de Saint-François-d’Assise, il fantasme le moyen âge et nous transporte à travers le temps. Bercé par les préceptes de Bouddha et ceux de la religion protestante, il a le don de décrire le monde dans chaque brin d’herbe. Enfin, comme la psychanalyse le passionne, les paysages qu’il nous dévoile sont des espaces mentaux où se rencontrent les archétypes de la conscience. Dans chacun de ses livres, Hermann Hesse nous offre

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La fugue de Mina (Nouvelle)

Boris22/ avril 21, 2022/ Nouvelles, Publication en Vrac/ 0 comments

Une nouvelle assez ancienne, à vrai dire la première longue que j’ai écrite. Une enfant capricieuse décide de fuir ses parents trop sévère, or elle ignore qu’à partir seule, on a vite fait de se perdre. Une leçon dont elle payera le prix fort. C’en était trop, cette fois on ne l’y reprendrait plus ! Ha, ils croyaient vraiment que ça se passerait comme ça !? Mina fulminait au summum de la rage, ses parents étaient allés bien trop loin ! Ce n’était plus une gamine après tout et elle ne permettait pas qu’on lui parle ainsi. À neuf ans, la jeune fille avait toujours été première de la classe. Même quand ses parents la drapaient de petites robes roses et de collants blancs, même

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Le don de Vision (Nouvelle)

Boris22/ avril 21, 2022/ Nouvelles, Publication en Vrac/ 0 comments

Ce que Jean-Hugues Patos fit de son don de vision… Une histoire loufoque et franchement stupide écrite pour rire un coup. Avec le recul, je comprends qu’elle est de particulièrement mauvais goût, aussi je préfère que le lecteur ou la lectrice soit averti. Maintenant, vous êtes prévenu ! Bonne lecture 🙂 Jean-Hugues Patos c’était le genre de type qu’on remarque de loin : un mètre quatre-vingts et laid comme un pou. Son visage long semblait coupé en diagonal par un long nez cassé et disgracieux. Ses yeux logeaient à cheval sur son arête nasale et s’illustraient par un strabisme incontrôlable. Son corps était étonnamment maigre, ce qui n’empêchait pas son bidon de pointer au-dessus de sa ceinture, comme une île déserte au-milieux de la mer. À

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