Critique Littéraire : « Knulp », Ode au vagabondage romantique
J’ai rencontré Hermann Hesse au cours d’une balade sans but. Dans une bibliothèque municipale, des livres d’occasion étaient à vendre. Intrigué, je suis tombé sur un petit essai intitulé : Ode à la paresse. Depuis, et trois ans plus tard, l’œuvre d’Hermann Hesse n’a cessé de m’accompagner et j’en découvre chaque jour la profondeur et la beauté. Il me semble que l’écrivain devient avec le temps un ami dont je sonde l’esprit à chaque lecture. Or, par un hasard joyeux, c’est dans une errance que j’ai croisé sa route et c’est d’errance qu’il est question dans Knulp.

Ecrite entre 1907 et 1914, cette Novella se montre caractéristique des premiers ouvrages de l’auteur. Elle se divise en trois histoires courtes qui racontent les pérégrinations du vagabond Knulp, éternel enfant, charmeur et joueur que tous aiment et envient. Refusant le conformisme d’une vie bien rangée, il parcourt les routes pour s’arrêter de ville en ville et visiter ses amis de passage. Mais derrière la douce vie, derrière la joie et l’amour, se cachent les regrets, la maladie et la mort.
A la fois ode et réflexion sur l’idéal romantique, Knulp saura satisfaire les amateurs du genre. Les lecteurs de Hesse se plairont à trouver dans la figure du héros un personnage familier et récurrent dans l’œuvre de l’écrivain. Au-delà du plaisir de simple et abordable proposé par son histoire et son style admirablement traduit par Hervé Du Cheyvron de Beaumont, le livre ouvre, comme c’est souvent le cas dans la littérature d’Hermann Hesse, une réflexion sur le bonheur, la vie, la mort, et sur le sens qu’il convient à chacun de trouver à tout cela.